L’urbanisation de la plaine à l’est de Chambéry, sous le Nivolet et le plateau de la Leysse, s’est faite principalement dans le dernier quart du XXème siècle. L’espace productif agricole ne cesse de disparaître. L’artificialisation monte désormais à l’assaut des pentes, là où se situaient les jardins et vergers d’origine, quand la plaine était couverte de marais traversés par les cours capricieux de la Leysse, du Nan Petchi, de l’Albanne et de la Mère.
Les routes antiques passaient à flanc de côteau ou sur les crètes, seuls endroits où l’on pouvait circuler à cheval ou en char à boeufs toute l’année sans s’embourber. Les villages étaient tous placés sur des hauteurs et à des carrefours stratégiques commandés par des maisons fortes et des châteaux. Pour n’en citer que quelques-uns, dont certains ne sont que des souvenirs : Château de Bressieux, Château de Bassens, Château de la Croix, Château du Mortier, Château du Fontanil, Château de Monterminod, Château de Lescheraines, Château de la Bâtie, Château de Corogna et Château de Triviers à Challes les eaux, Château de Chignin…
La construction en remblais, en ligne droite à travers les marais, de la route Royale de Lyon au Mont Cenis, devenue Nationale 6, a définitivement rompu avec les sinuosités et dénivelés des chemins antiques et médiévaux.
A la fin du XIXème siècle, les fondations de la trame urbaine moderne étaient posées, mais la plaine restait principalement occupée par de grands domaines agricoles et des institutions religieuses. Les côteaux étaient aménagés en un vaste système de terrasses, chemins et murets accueillant vignes, jardins, vergers et cultures intensivement parcouru par les hommes et le bétail.
Aujourd’hui, la plaine n’accueille plus aucune activité agricole. Elle est pratiquement urbanisée en totalité et certains secteurs font l’objet d’importants projets de densification.
Entre temps, la forêt est redescendue coloniser les anciens hameaux et terrasses, qui avaient été progressivement abandonnés.